Comme je le soulignais déjà dans ce post, l’économie du web a du plomb dans l’aile. Comme le reste, me direz-vous… Mais « le reste » n’est pas vraiment la direction que je prends, pas vrai?

Après Le Monde, voici Libération qui en remet une couche.
Et pour cause : la gratuité des services sur le web devait être pérennisée par la publicité.
Et comme chacun sait, cette année, les marchés pub s’effondrent un peu, ce qui induit moins d’argent pour le web, alors que les coûts de maintenance des technologies pour ces sites sont en pleine croissance pour certaines d’entre elles où l’audience augmente.

Ainsi, avoir de l’audience reste un objectif important pour un service issu du web dit 2.0 ou social. Car c’est le nombre d’utilisateurs – et leurs implications – qui rendra ce site intéressant et attractif.
Toutefois, cela ne suffira plus : ce site devra aussi proposer des services payants. Et surtout payés!

Que serait un Facebook payant?
Je ne veux pas dire en terme de fonctionnalités, mais plutôt en terme d’audience?
Admettons qu’il soit payant, même une somme modique – disons le prix d’une bière dans un bar, que l’on prendrait tous les mois -, aurions-nous la même audience?
Très franchement, je pense que le service ne serait peut-être pas encore sorti des Etats-Unis, voire de son Etat Fédéral.

L‘esprit « gratuité » du net – surtout en France d’ailleurs… – pourrait peut-être devenir son propre cauchemar!
Payer une bière dans un bar 4 à 5€ – même si on trouve cela horriblement cher –, ne nous semble pas incongrue ou insolite.
Mais payer la même chose pour un service ludique, qui nous sert réellement – pour certains, plusieurs heures par jour! Les fadas! –, qui nous rapproche de nos amis, nous fait découvrir des lieux ou gagner de l’argent en économisant, alors là, jamais! Faut pas pousser! Sortez les piquets, on va mettre des têtes au bout, dans notre pays, on sait faire!

Mais pourtant, il faut bien rémunérer un travail, une infrastructure technique qui consomme électricité et bande passante, sans parler des gens derrière, les salariés comme les créateurs.

Dans le cas de Facebook, je vous encourage à lire cet article, qui parlait du coût du monstre, alors qu’il ne rapporte pas un centime : c’est impressionnant…

Ainsi, on en revient au nerf de la guerre : l’argent. Qui manque à tous, actuellement, même à ceux qui ne sont pas virtuels.
Dans un autre article du Monde, les journalistes évoquent ces fameux crédits qui font défaut, et qui ne vont qu’à ceux, déjà solvables, qui n’innovent plus, ne font plus que vendre ce qui se vend aujourd’hui, histoire de rapporter aujourd’hui. Alors que demain, ils seront au bord du gouffre – genre des constructeurs automobiles qui vendent des 4×4 à l’ère de l’écologie et économie d’énergie… – car ils n’auront pas su s’adapter à l’avance, et qu’une autre entreprise aura le vent en poupe, impliquant pour la has been plan de licenciement pour ses salariés, dirigés par des patrons court-termistes, et bien obligés de faire les bénis oui-oui devant les banquiers en mal de résultats concrets en monnaies sonnantes et trébuchantes.

Et donc, point d’argent pour les PME : « elles sont folles, elles imaginent des concepts nouveaux! »

Ne parlons même pas des sociétés naissantes, pressentis pour porter les sujets de demain. « Mais restera-t’il un demain, mon bon monsieur? »

Est-il la peine d’évoquer celles non encore sorties du sol? Les graines, comme nous…
« Des fadas, je vous dis!!!« 

On en revient donc au Business Model, à la réalité comptable à laquelle doit faire face toutes jeunes graines: l’équilibre entre le produit des ventes à venir et les charges – à venir aussi… –, et la difficile alchimie de conjuguer un prix sur un produit innovant – donc sans repère – avec la nécessité de trouver un acheteur.

D‘ailleurs, cette problématique avait déjà été perçue par nos amis d’Upshot, qui ont dû revoir leur prix en octobre dernier: lire leur intéressant billet à ce propos sur leur blog, ainsi que les commentaires, très symptomatiques du comportement des usagers d’internet.

D‘un certain côté, la crise aura peut-être cela de bon que faire redescendre sur Terre tous les apprentis futurs acheteurs de Google : il n’y en a qu’un, ce sera la graine, avec Dress-Me! 😉
Ah oui, ça, rêver, c’est gratuit! Heureusement!!!

Ainsi donc, depuis l’origine, notre Business Model ne tient pas compte de la publicité. Si elle sera présente, elle ne sera pas LE moyen de financer notre site, sa pérennité, son indépendance financière et éditoriale.
Et je pense que l’on s’en sort plutôt bien, en terme de possibilité pour faire rentrer des euros dans les caisses. Encore faudra t’il convaincre l’acheteur… Et cela, sur le Net, ce n’est pas gagné…

Autre chose: même si je ne suis pas un fervent adepte de la Loi Hadopi, je dois bien reconnaître qu’elle a au moins soulever le débat sur la prétendue gratuité du net, et de ces services.

Enfin, si tu cherches à attirer des investisseurs, la valorisation risque évidemment d’être revue à la baisse, en cette période.
Peut-être faut-il donc chercher à durer le plus possible de façon autonome avant de se chercher un mentor financier?

A noter que pour valider notre Business Model, il faudra passer par une belle Etude de Marché, démontrant à quel point le public à un besoin irrésistible de notre service.
Parait-il que l’étude de marché, c’est le truc imparable pour faire plier le vilain banquier à lunette d’écailles qui veut pas me passer des biftons!
A noter que l’étude de marché d’origine sur les téléphones portables à démontrer par A+B que jamais, au grand jamais, personne n’aurait besoin d’un téléphone sur soi!
CQFD…

Donc, si tu as une idée, que tu es blonde et à forte poit… Non, là, je m’égare… Désolé… Je reprends!

Je disais donc, si tu as une idée, qu’elle te paraît bonne – l’idée, pas la blonde! –, que tu y crois, et bien, crise ou pas crise, bouge toi le derrière, car il y a peut-être plus de gens que tu ne le crois qui seraient intéressés par ce que ton cortex a pondu!
Faut juste tenir compte des nouveaux paramètres induis par la crise…