Et donc, hier matin, j’ai envoyé un mail aux fondateurs de Brozengo afin de solliciter la réponse à certaines questions.
Et plutôt que de me fournir les réponses par mail, Jean-Michel Maurer, le co-fondateur, m’a proposé une conversation téléphonique en fin d’après-midi.
C‘est ainsi qu’aux environs de 17 heures, j’étais en ligne avec une personne à l’écoute, ouverte, posée et sans langue de bois.
Il m’a tout d’abord rappelé que Brozengo n’était pas une société en dépôt de bilan : les salaires et les fournisseurs ont été payés, et c’est donc bien une décision des dirigeants de ne pas poursuivre l’aventure, avant que la trésorerie ne permette plus ce « luxe » en cette période de crise.
Si j’ai bien compris, les investisseurs ont eux aussi récupéré une bonne partie de leur mise de départ – ce qui n’est pas le cas, hélas, des deux fondateurs, et c’est tout à leur honneur…
Ensuite, pour en venir aux raisons de ce choix, il faut comprendre les réticences auxquelles ils ont été confrontés dans le marché réel, celui des boutiques physiques.
Il s’avère que les modes de distribution, les hiérarchies et les mentalités ne sont pas encore assez conscientes des nouvelles technologies de l’information dans leur économie pour estimer l’apport de Brozengo, particulièrement en temps de crise, où le retour aux « fondamentaux » est présent dans chaque dépense.
Il y a même eu quelques cas avec de plus gros distributeurs où, eux, se voyaient carrément comme le vecteur de la communication de Brozengo, et non l’inverse, et qui demandaient donc à être rétribués pour leur partenariat…
Cela a amené Brozengo vers son partenariat avec le comparateur de prix Shopping.com courant avril 2009, pour revenir vers l’économie numérique, le rapprochant ainsi d’un énième comparateur, sur un marché avec des concurrents déjà bien armés.
Puis il y a eu ce manque réel de capacité à lever des fonds actuellement.
D‘après ce que disait Jean-Michel, les investisseurs sont très absents en ce moment, et n’entrevoient que des investissements peu risqués, sur des sociétés déjà en bénéfice, et encore, pas avant fin 2010!
Tout ceci a donc conduit les dirigeants à fermer Brozengo, et je n’ai pas été la seule graine à les contacter pour leur dire à quel point leur décision nous inquiétait quelque peu pour notre propre future activité.
A ce propos, en parlant de notre propre projet, Jean-Michel m’a fourni des pistes et des conseils très intéressants suite à son expérience.
Et je ne boude pas le plaisir de dire qu’il a trouvé le concept de Dress-Me novateur et avec du potentiel, même s’il m’a mis en garde contre certains aspects, principalement sur la construction du business model type communautaire, sur lequel, de toute façon, nous ne comptions pas miser.
Comme quoi, la graine est déjà sage 😉
Je remercie encore ici Jean-Michel Maurer pour son accueil, sa chaleur et ses mises en lumière, en lui souhaitant tout plein de bonnes choses pour ses futurs projets dont, malheur à moi et impolitesse suprême, j’ai eu le tort de ne pas m’enquérir!
Peut-être une prochaine fois
Instructif
N'est-ce pas?
Des news sur le sujet : Jean-Michel MAURER en parle lui-meme sur son blog!