« En échange de mes compétences, on me propose d’entrer dans le capital d’une société à hauteur de x %. Compte tenu de ce que j’amène, je me sens floué par ce chiffre, que j’estime bas, qu’en pensez-vous? »
Bon, tout d’abord, la personne m’a envoyé ceci en considérant que je devais m’y connaître, vu que je parle assez souvent du sujet dans le blog.
En fait, nous avons fait beaucoup de recherche et d’estimation, et le fait est qu’il n’est toujours pas simple pour nous de répondre à cette question.
Je lui ai donc fait la réponse que je pensais être « juste », mais en l’enjoignant de suivre d’autres blogs, bien mieux pourvu que le nôtre sur ces connaissances.
Reprenons la question à la source : le besoin du créateur d’entreprise d’avoir des ressources avec une ou des compétences qu’il ne possède pas, et sans moyens financiers pour le salarier.
La seule richesse de l’entrepreneur étant son idée et sa boîte, il décide de vendre des parts qui vaudront bien plus qu’un quelconque salaire si la boîte marche, et rien du tout si la boîte dépose le bilan.
Le soucis pour l’entrepreneur est donc de trouver une personne, ayant toutes les compétences qu’il souhaite, et avec qui une association est possible. Aux sujets de cette complémentarité et de cette association, je vous enjoins de lire les billets de Guilhem Bertholet, et le dernier en particulier.
La trouver, c’est bien, mais la motiver avec des parts, c’est quelque chose de très confus en France : on ne passe pas d’une vision salariale – pour ne pas dire fonctionnaire –, à une vision d’entrepreneur.
Les sondages ont beau dire que x % de français veulent monter leur propre boîte, je pense que c’est un gros ramassis d’âneries.
Monter une boîte pour beaucoup de français, cela signifie ne pas avoir de chef, être en freelance ou auto-entrepreneur, et donc n’avoir à gérer que soi-même, en conservant évidemment la sécurité sociale et tout plein d’avantages sociaux bien moelleux.
La « vraie » création d’entreprise, avec associés, employés, vision de prendre des parts de marchés, plus de place, avoir des salariés, etc… C’est tout autre chose, et cela demande une parfaite entente entre le créateur et les personnes avec qui il s’associe, car la boîte va aussi leur appartenir, autant qu’à lui.
En outre, le créateur a peur de perdre ce qu’il possède, que l’association se fasse sur un associé amenant du cash (associé financier, Business Angel…) ou amenant des compétences.
Sauf que dans le premier cas, souvent l’associé financier n’est pas au jour le jour dans la boîte et ne travaille pas pour elle et, en outre, ne compte pas sur elle pour le rémunérer immédiatement. Alors que dans le second, l’entrepreneur originel demande tout de même à un tiers de faire comme lui : prendre un risque, ne manger que des pâtes et du riz durant un temps indéterminé, oublier ces vacances et ces week-end, ne pas être payer et ce, en pariant sur un projet.
Le rêve américain quoi! En France, pas évident…
Et pour motiver cette personne, quel pourcentage de sa boîte le créateur doit lui donner ?
Chez nous, la question n’est pas encore totalement tranchée.
C‘est une combinaison de plusieurs facteurs :
– Où en est l’idée? Jusqu’où les fondateurs originels ont pu la faire arriver seuls?
– Depuis combien de temps travaillent-ils dessus?
– Combien de fonds propres ont ils mis jusqu’ici?
– De combien d’associés ont-ils encore besoin?
Voilà plus de dans ans que l’on travaille dessus.
Nous avons engagé près de 20.000€ de fonds propres.
L‘application version bêta est bientôt terminée, et le Business Model s’est bien affiné, même si – horreur – on ne l’a pas encore confronté au marché.
Nous voulons faire entrer 3 compétences : un business-man (commercial / marketing), un techos web de bon calibre et un community manager motivé et plein d’idées pour secouer le cocotier.
Au vu de tout cela, à combien estime t’on la dilution par associé supplémentaire?
Nous sommes tombés d’accord sur 10% avec un plus ou moins 5% si l’associé amène aussi du cash, ce qui nous dilue entre 30 à 45% maximum, ce qui est déjà un risque énorme à nos yeux, alors même que la personne pourrait ne pas être motivée par ce pourcentage, malgré son importance!
Mais la chance de trouver 3 associés, juste avec les compétences que l’on souhaite, en France, et bien… On estime que c’est mission pas possible! Mais bon, on persévère… Pas vous?
Bonjour,
Voici ce que j'écrivais le 16 mai sur http://www.business-angel-france.com/la-chronique-dun-business-angel : "et faisons comprendre à nos apprentis patrons qu’un employé, ce n’est pas un copain."
En effet, je pense qu'une boite, c'est des patrons et des employés. donc attention au mélange des genres.
Belle réussite à vous.
Cordialement.
Bonsoir, Patrick
Merci pour votre intervention et vos encouragements
On est bien d'accord, les patrons ne sont pas les potes de leurs employés!
Le soucis pour les employés, c'est de pouvoir les payer, et une toute jeune start-up n'a souvent pas les fonds nécessaires pour payer des salaires sur l'année.
En outre, nous souhaitons renforcer l'
Bonjour,
Pour participer à cette discussion très intéressante :
– Il existe en France un système pour associer les premiers salariés d'une société : les BSA et les BSPCE. Cela permet de donner des actions à prix réduit à certains salariés et selon certains critères. Ils peuvent être lissés dans le temps.
– Néanmoins, il est plus rare en France de voir des développeur, des
Merci, Jean-Michel, pour ton commentaire fort intéressant.
Va falloir que j'étudie un peu le commercial alors, en attendant de trouver ces associés très français
Pas évident, tout cela…