Si je ne suis pas là pour parler des goûts et des couleurs, de mon point de vue, c’est un des films les plus complexes de ces 10 dernières années, et malgré quelques moments de doute, je dois dire que j’ai – à peu près – tout compris.
Et malgré cette complexité, le réalisateur conserve une trame intéressante, une histoire profonde, et une narration exemplaire et tout cela en 2h30…
Fortiche, le gars…
Cela m’a amené à réfléchir aux idées, aux oeuvres, à l’intelligence et à notre propre projet…
Voilà Inception, fondé sur un thème compliqué, complexifié encore par la psychologie des personnages et le déroulement de l’histoire.
A l’autre bout de la caméra, un gars qui a monté cette histoire de A à Z, l’a écrit, l’a découpé, l’a monté, fait joué, remonté, redécoupé, visionné et offert au monde, sans possibilité de feedback du public.
Pour lui, pas question de « Release early, release often« .
Son produit sort, il doit être bon, beau, chiadé illico et sans bug…
Bon, la comparaison est simpliste, je vous l’accorde : réalisé un film n’est pas créé un projet web impliquant la personne, bien plus que dans un film où elle n’est que spectatrice.
Mais tout de même, je suis en droit de me poser la question suivante : « Suis-je un Christopher Nolan« ?
Vais-je arriver à faire de Dress-Me quelque chose d’ergonomique, explicite, simple, alors que la complexité de départ – permettre aux gens de définir ou redéfinir un look par interface web interposé – est bien posée?
D‘ailleurs, y’a t’il des Mozart du web?
Peut-on comparer Facebook au Requiem?
Google s’en approche peut-être le plus… Mais encore ici, peut-on être émerveillé par un ovni technique, que seuls les experts et les mathématiciens de haut vol peuvent apprécier, devant un algorithme qui vaut son pesant de larmes – cf lacrymosa en écoute au dessus 😉 .
Là où Google fait fort, c’est dans l’intégration rapide et simple d’un besoin.
L‘utilisateur fait ceci. Google simplifie le process…
Enfin bref, peut-on faire de Dress-Me quelque chose d’attirant, non seulement parce que le sujet plaît, mais aussi parce que la façon dont on va le traiter va fédérer des gens derrière nous.
L‘outil doit plaire, l’outil sera alors suivi avec une pris en compte dans sa vie quotidienne.
Nous souhaitons habiller les gens chaque jour, un très grand nombre. Etre là lorsqu’ils voudront renouveler leur garde-robe, ou juste une pièce. Le réflexe doit être « Dress-Me, bien sûr! ».
Le site est en construction actuellement. L’ensemble des fonctionnalités existent. Mais en le testant, on se reproche la lourdeur, l’incohérence de certaines parties, le manque de clarté d’une autre…
Alors, on retouche, on refait, on ajuste…
On essaie de le rendre le plus attirant et vivant possible, en partant de nos propres expériences et goûts, nécessairement limitées.
Ah, j’oubliais : je ne supporte plus les CMS et autres sites verticaux, où tout est pareil.
Donc, même si le marketing et la preuve par trois sont contre nous, je préfère créer quelque chose qui me plaît, soit nouveau et différent, plutôt qu’un site où la personne sait pertinemment où se trouve le bouton. Et on a beau me dire que c’est une erreur, je n’en démordrais pas : l’avenir n’est pas dans le copié-collé. Et puis de toute façon, nous ne sommes pas un site de e-commerce!
Apple a sorti l’Iphone sur un marché ultra-concurrentiel, et a tout bouffé.
Suis-je Steve Jobs? Christopher Nolan? Mozart? Larry Page ou Sergey Brin?
Probablement pas…
Mais en attendant que Dress-Me sorte avec ses qualités et ses défauts, laissez-moi espérer que j’ai une toute petite chance de leur gratter le mollet 😉
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